lundi 8 novembre 2010

Vous prendrez bien encore un peu de vague à l'âme ?



La Soupe Cie* à Pantin - Pantin ! Ville marionnette*, "Entrailles"* de la Cie Azimuts* à Metz ou Moirans, "Pince de Crabe"* des Fruits du Hasard* en goguette - et le vague à l'âme des retour de résidences. S'il est un sentiment paradoxal c'est bien celui ci. Sentiment provoqué, un négatif de trop de belles couleurs. 

Cela marche en deux temps. Un pied dedans puis un pied dehors.

On entre en résidence comme on entre dans les ordres, une apnée sociale et une réinvention des liens psychologiques, par la bande, la création mutualisé, les doutes et  les joies mêlées. 

Une résidence d'un mois ou deux ou trois c'est une véritable plongée de sous-marinier, le Vigilant, le Téméraire, le Tonnant et le Triomphant comme SNLE* de comparaison. Trente jours d'autarcie et d'exaltation incandescente des envies et des objectifs. Ce n'est jamais banal. Corps et esprit enfermés pour mieux libérer, le double jeu des contraintes. 
La résidence ou le temps de resserrer les pensées autour d'un même et mutuel besoin d'arriver. Et toucher cet élément projeté, atteindre le spectacle vivant, transformer le plomb des techniques en heure de mystères, ouvrir les horizons, avaler goulument l'air pur des cimes, imaginer... C'est une traversée, une profondeur fendue, un déplacement tendu des corps et des esprits emmêlés. Un priapisme émotionnel.

Et puis la quille. L'adrénaline et les endorphines (ces splendides hormones du plaisir) en sac à dos et le vague à l'âme qui pointe le bout de ses mélancoliques baisers. Point de nostalgie, mais la conscience soudaine que le reste du monde est parti devant. Il à bougé. Il s'est déplacé, aussi, vraiment. 

Il a presque filé !

Vous prendrez bien encore un peu de vague à l'âme ? Cela colle à la peau, décidément ce n'est jamais anodin une sortie de résidence. Il s'agit d'imaginer un sas. Une transition de sentiments pour un basculement de rythme. 
La sortie de résidence comme la sortie de la caverne* (de Platon*). Un aveuglement de sens mis à vif pendant les jours d'immersion et les illimités possibles du théâtre à l'ombre. La vraie vie est dehors, mais les vies rêvées provoquent à la plongée. Ce n'est pas triste, même pas secret, un peu alambiqué o.k. okay OK, mais voilà bien un trip agréable.

Il est temps de reprendre le cours des choses. Remettre les imaginaires au pas des banalités. Un plaisir de descente, un arrondi d'atterrissage, un bel air de reprise, et se délecter des plaisirs emmagasinés et des souvenirs emportés.

Et puis, qui sait ? Le monde à changé mais l'avenir aussi.



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