Il est des photographes aux doubles vies discrètes. Conquérants de l'inutile, pour la certitude des beautés qui trainent ici et là et au nom d'une curiosité sans cesse excitée, les voilà tranquillement en train de redessiner le monde.
Saul Leiter*, pourtant plongé un paquet d'années dans le monde de la mode, a laissé le sténopé de son regard fixer l'air d'un présent qui se transforme pour rester. L'extraordinaire extrait d'ordinaire.
C'est un si joli et si tendre esprit qui l'a trouvé, comme une surprise de coin de rue, en amoureux d'une ville*, en délicat chercheur de trésors tout simplement à développer.
Les voici pris sur le vifs ces instants instantanés détachés de la réalité par la douceur d'une image, subtils, légers et presque cachés, amusés parfois, souvent émerveillés (diaporama*). Une poésie du flou naturel*, comme un posé de regard embué sur des situations aux allures étonnamment fantomatiques. Et colorés*.
Des cadrages coup d'œil qui se mettent à vivre leur vie, l'art dans la manière et les histoires camouflés des objets et des passants, des murs-griots ou des devantures silencieuses* qui jaillissent du réel comme autant de tableaux d'Edward Hopper.
Saul Leiter est passé par cette rue et y à laissé un moment fait pour durer.
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