ça se clique, forcément
mercredi 31 août 2011
mardi 30 août 2011
Plaisir et improvisation.
Ça n'arrive pas toujours, ça n'arrive pas forcément, parfois là parfois ailleurs, c'est toujours un événement, comme une surprise, une grande bouffée d'air, on le cherche, sans forcer, en laissant son esprit être ici, en le laissant se poser sur ce qui est autour, dans ce qui se fait sentir. On ne sait pas vraiment ce que c'est, mais cela ressemble parfois à l'effet d'un sourire, ou d'un baiser, ce n'est pas une puissance ni une maitrise, juste cette sensation inouïe d'une justesse, d'une simplicité à écouter et se laisser glisser, ce n'est pas un abandon mais plutôt une présence, un plaisir un immense plaisir de profiter ainsi pleinement du temps. Un paradoxe cohérent. Ici et ailleurs, maintenant et comme suspendu. Le sentiment d'une totalité joyeuse.
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le temps qui passe
lundi 29 août 2011
Remimber.
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oh une vidéo
samedi 27 août 2011
Les histoires passagères n°3 : les flics.
Au début ça les avait fait marrer les flics de voir Georges Meunier se démener avec une telle embrouille.
Gérard
Meunier, ils le connaissaient bien, chacune de leur épouse ne jurait
que par lui, ce faiseur de reine, l'homme à pieds, ce parangon du
fétichisme, le king Nancéien des Christian Louboutin* et autres audaces, le cordonnier hors pair de chaussures hors normes, et patati et patata.
Il
avait débarqué essoufflé, rouge, les cheveux en vrac et la mine
déconfite. Hagard, on aurait dit qu'il avait vu les martiens.
Ça
n'arrangeait pas son bégaiement ce stress et il fallu bien dix minutes
avant de pouvoir saisir son histoire entre deux halètements pathétiques
et trois phrases inachevées.
Le
blog... photo de moi... volée... histoire de dingue... comme quoi ch'uis
spécialiste en temps... puis plein de gens qui demandent de réparer
leur temps... ch'ais pas trop quoi... trop de monde, pas de montre...
d'un coup... de partout... vous avez l'heure... non j'ai pas l'heure...
quoi comment... le temps c'est de l'argent... pas q'ça à faire moi...
oui... allez faut partir... mais ils partaient pas... bien embêté
maintenant... je sais plus quoi faire... ma boutique faut voir... c'est
le Titanic... un cauchemar... faut partir s'il vous plait... on est plus
chez soi... internet... l'Apocalypse... au secours... la tête me
tourne... que fait la police ?
Son histoire était apparue vraiment décousue, et vraiment bizarre. Réparateur de temps, quelle drôle d'idée ! Georges Meunier n'allait pas bien, ça se voyait. Limite hallucinatoire.
Les deux fonctionnaires de l'ordre
s'étaient regardés et d'un clin d'œil avaient décidés de boucler cette
affaire en faisant semblant de l'écouter et en signant une main courante. Ça rassure toujours une main courante même si cela ne sert à rien.
Un
représentant de la loi est parfois comme un garagiste, ouvrir le capot
et jeter un œil suffit souvent à réparer l'inquiétude en y collant le
sceau d'une délégation de responsabilité. Si cela ne marche pas encore
la prochaine fois on pourra toujours, à défaut de s'inquiéter de la
panne, hurler contre le professionnel.
C'est
aussi leur boulot de prendre en main les impatiences, les irritations,
les angoisses et autres exaspérations. Ils allègent comme au
confessionnal les doutes et les angoisses de leurs clients obligés.
Question de psychologie et de transfert approprié. Un bon "mmm..." et l'affaire est réglé - jusqu'à la prochaine.
Mais Gérard s'accrochait.
- "M'enfin ! Vous n'allez quand même pas laisser faire ! Vous allez bien envoyer quelqu'un pour l'empêcher de continuer ?".
Il lui semblait capital que le zéro tolérance commença par son cas. A
coup de flash-ball ou de coupure de tuyau à la Chinoise, il fallait que
tout ceci cesse. Maintenant.
Les flics avaient beau lui expliquer
qu'avec Internet on ne savait pas trop quoi faire (même l'Hadopi
galérait lui confiait d'ailleurs le brigadier Bernard qui avait son fils
dans l'équipe des informaticiens - d'autant plus que le serveur pouvait
très bien se cacher aux iles Caïman, ou même en Corée du Nord), Gérard
restait sourd.
Les nouvelles
technologies avait ouverts deux voix à côté du champs commercial, celle
de la liberté libertaire et celle de la liberté on-comprend-quedal, ce
qui revenait au même sauf pour ceux qui avaient les compétences de
choisir leur camp.
Alors ici, en
France, à Nancy, pour Gérard Meunier, du Passage Bleu, on savait pas
trop comment faire, on attendrait de voir, car c'était sur, tout cela
décanterait au fil du temps, et des modes. Le temps numérique file à
vitesse V.
Le sous-brigadier prit la photo (un scan couleur de ce blog) dans ses mains et demeura pensif.
Tout de même, tout ça pour ça. Pour une bête photo dans un blog.
Alors, oui... c'est vrai, il y avait eu cette rumeur
dont il avait bien entendu parler comme toute la ville, certes il y
avait eu cet afflux incroyable de doux-dingues cherchant à "réparer leur
temps", et oui, en effet, des attroupements étranges campaient au
Passage Bleu - on parlait même de messes noires et de musique spectrale,
mais malgré tout, il ne comprenait pas comment une telle publication,
minuscule, avait pu engendrer tout ce tohu-bohu. La puissance des idées quand même.
Mais tout ceci passerait avec le temps.
Malheureusement,
Gérard Meunier ne l'entendit pas de cette oreille. Il s'énerva,
renversa des chaises, hurla, trépigna, essaya d'arracher la photographie
du Président de la République qui trônait au dessus du bureau du chef -
mais n'y parvint heureusement pas, manqua de s'étouffer en avalant la
boite à trombone, envoya trois Bic comme des fléchettes sur la carte IGN
de Meurthe-et-Moselle, puis contre tout attente, se mit à escalader le
bureau de la secrétaire, nu, en gesticulant comme un moulin et en criant
qu'il ferait l'esclandre de l'année jusqu'à ce que l'on s'occupe de son
affaire.
Bien sur, la surprise
passée (Julie, la secrétaire resta quand même un certain temps
bouche-bée, surtout pour le coup de l'homme nu sur son bureau), on le
maitrisât et on le mit sans attendre en cellule de dégrisement, pour le
refroidir.
Par
soucis de ne pas se mettre à dos les épouses on laissa cependant tomber
les potentielles accusations... tout ceci aller s'arranger, on en avait
vu d'autre, même si là, dit donc, la vache, le Gérard, il avait fait
fort.
Puis,
au petit matin, on le remit sur le perron du commissariat, et on lui
suggéra d'aller dormir et d'attendre que tout ceci se calme. Non sans
lui rappeler tout de même qu'il avait beaucoup de chance d'être a ce
point aimé par les épouses - un autre que lui serait passé en
"comparution immédiate", et là il aurait sentit le poids des vrais
problèmes. Et de la justice.
Sur ce, les deux officiers fermèrent le sas, la lumière et disparurent.
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histoires passagères
vendredi 26 août 2011
La course aux ASK.
Le ASK13 est un planeur aux allures d'élégance. Un peu rondouillard, bombé de ci, anguleux de là, le nez comme un dauphin, cette buse des années 60 se permet l’intérieur bois et l'extérieur toile. Face aux banales modernités de plastoc ça compte.
Il fallait bien une course particulière pour cet engin particulier. Alors voici "Les rencontres de l'ASK13"* de St Crépin dans les Hautes-Alpes, là où les neiges éternelles donnent l'horizon et ou les pompes* vous envoient en l'air comme un ascenseur de l'Empire State Building.
La course des K13 est une course "juste", pour passionnés de finesses. Tous se retrouvent avec le même appareil au même endroit, le long de reliefs qui donnent aux planeurs d'antan l'écrin d'un parc de montagnes qui grimpent à plus de 4000m.
Et ils font même des t-shirt...
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vol à voile
jeudi 25 août 2011
Les histoires passagères n°2 : la rumeur.
9h00. Il fait chaud pour ce début de matinée. 24°. Peu de monde encore alentour, mais du travail de la veille à finir. Un travail aujourd'hui répétitif qui laisse tout loisir pour se rappeler cette infernale aventure qui occupa - ça on peut le dire - ses derniers mois.
Tout avait commencé le jour où il tomba par hasard sur ce blog. Un drôle de blog en vérité, rempli de photos bizarres, de textes indéchiffrables et de pensées quelque peu tarabiscotées.
Lui n'y avait rien compris. En revanche, ce qui l'avait immédiatement frappé, et énervé, c'est de se voir prit sur le vif, en tenu de travail, la blanche un peu tachetée de cirage, celle du mardi.
Il avait bien sur tout aussi instantanément reconnu le local du Passage Bleu à Nancy, où il se rend chaque matin depuis... vingt deux ans. Un endroit discret connu de quelques fidèles. Un endroit calme.
Une photo volée.
En y réfléchissant, oui, il se rappelait presque le visage de ce brun à lunette qui tenait un portable et visait dans sa direction. Mais de là à penser que... et sur un blog ! Même maintenant, cela lui paraissait totalement incongru.
Sous la photo, on y parlait de "réparation de temps cassé", de donner "du temps au temps" des uns et des autres, de comportements maniaques, d'une sorte de recherche de l'exactitude de sa vie, et cetera et cetera - comme si la précision donnait au réel une épaisseur qui dépassait le sentiment. C'était à n'y rien comprendre.
Où donc ce farceur avait-il bien pu chercher tout cela ? Et qui pouvait donc être intéressé une seconde par de telles élucubrations ?
Décidément, cela se confirmait, Internet n'était qu'un tas de temps perdu pour des narcissiques en mal de lumière. L'île aux enfants des farfelus, des gens qui n'ont rien d'autre à faire.
Cette technologie de communication ne le passionnait guère bien qu'il venait tout juste d'investir, sur les conseils d'une amie, dans un petit Macbook blanc de chez Apple et une adresse Yahoo. Un objet sans utilité si ce n'est la possibilité de commander online et rapidement ce dont il avait besoin. Un outil de travail, en somme, d'où, à contre-cœur, l'investissement.
Mais le veritable événement surgit un mois après cette publication sauvage.
De toute part avait afflué dans la petite échoppe des personnes voulant réparer leurs montres ou leur horloges, leurs réveils ou parfois même leurs dysfonctionnements biologiques - il fallait voir ces insomniaques pour se rendre compte à quel point la vie des noctambules ne devait pas toujours être une fête !
Une faune invraisemblable d'individus ayant perdu la boule débarquait comme ça, des hurluberlus de tous poils qui pensaient réunir Saturne et Pluton, ou regagner leurs vies en remontant le cadran, ou encore, choses stupéfiante, des malades de l’exactitude qui ne pouvaient supporter le moindre écart entre eux et le temps.
Ces derniers était de loin les plus effrayants car ne pouvant vivre dans un univers relatif, il couraient sans arrêt derrière l'asymptote du présent. Dramatiquement, leur réalité devenait invivable à force de n'être que la plus exacte réalité.
Il avait beau répéter à qui mieux mieux que non il ne réparait pas le temps, que oui c'était bien lui sur la photo, que non non non il ne prenait pas sur rendez-vous et que non ben non même pas sans rendez-vous, qu'il ne voyait pas de quoi on parlait, que oui ah oui bon sang c'était une mauvaise blague, que non ah ça non il n'avait pas l'heure - et d'ailleurs il n'avait pas de montre, et qu'il fallait vraiment le laisser travailler parce que là ça commençait à s'accumuler, à suffire, à devenir un peu lourd, et ma bonne dame il est déjà 20 heure.
Mais, malgré tout, les gens débarquaient, en masse, comme chez le médecin un mois de grippe, impatients, un peu abattus quoique déjà rassurés quand même car au final c’était logiquement moins pire de pouvoir mourir sans savoir exactement quel heure il était que de voir son heure arriver.
Et puis tout allait s'arranger grâce au réparateur de temps, et, comme chez tout professionnel, on était "entre de bonnes mains".
La situation devint ensuite incontrôlable. La rumeur de son don enfla, monstrueuse, déformée, sans origine et sans fins, et devenait l'unique objet de toutes les journées. L'enfer sur terre.
Dans toute la ville mais aussi en Lorraine et déjà un peu à l’étranger, on ne parlait plus que de ce "sauveur de temps", ce "magicien", cet "artiste" qui pouvait en deux coup de tournevis - et un savoir ancestral, presque divin - remettre les aiguilles en bonne place, et la vie qui va avec. Des badges furent même crées, ainsi que des mugs.
A ce moment là, il avait décidé de porter plainte.
Les flics avaient bien rigolé, comme quoi quelle blague, un simple blog ne peut pas entrainer autant de dégâts, et que franchement, entre nous, qui pouvait croire une pareille histoire de réparation du temps.
D'autant plus qu'ils avaient d'autres chats à fouetter, autrement plus coriaces, comme les voleurs de poules, par exemple.
A part la main courante consignant l'adresse du blog incriminé http://antoinearlot.blogspot.com/2011/08/lhomme-des-heures.html, aucune formalité n'avait été faite et il s'était retrouvé en deux temps trois mouvement devant le commissariat. Seul. Avec sa rumeur.
D'autant plus qu'ils avaient d'autres chats à fouetter, autrement plus coriaces, comme les voleurs de poules, par exemple.
A part la main courante consignant l'adresse du blog incriminé http://antoinearlot.blogspot.com/2011/08/lhomme-des-heures.html, aucune formalité n'avait été faite et il s'était retrouvé en deux temps trois mouvement devant le commissariat. Seul. Avec sa rumeur.
Lui, Gérard Meunier (et non "Philippe Lip"), cordonnier de père en fils (et même sous-fils, le petit dernier ayant révélé quelques talents), comment allait-il se sortir de cette mauvaise fable ? L'impasse lui sautait à la gorge.
Il n'aspirait qu'a retrouver son métier, sa passion, ses habitudes entourées de ses habitués, un Passage Bleu à Nancy normal quoi, calme, discret, organisé, prévisible et bien réel. Loin des bobos d'Internet et de tout le rififi qui avait quand même sacrément retourné sa vie.
Le temps passa pourtant. Douloureusement, mais surement.
Plusieurs mois plus tard la rumeur étant finalement retombée, et à part deux ou trois restes de surfeurs, on ne parlait plus de nouveau que de chaussures, de semelles, de lacets ou de cirage imperméabilisant au Passage Bleu de Nancy.
Avec Madame B, il avait ainsi pu, avec une jovialité retrouvée, admirer les dernières audaces en matière de couvre-pied de chez Dior.
Bien que Gérard Meunier ne jurait que par les Christian Louboutin à semelle rouge, il ne pouvait que s'esbaudir devant les courbes, la taille, l'élégance le racé l'envoutement des escarpins plateforme de Madame B. Les talons étaient hauts et fuselés comme les jambes d'une Déesse Antique. On voyait de suite que ces chaussures ne s'adressait qu'aux éperdues d'ivresses, d'altitudes et de séductions hors normes. Un monde sur pied autrement plus raffiné que celui d'Internet !
Il n'aspirait qu'a retrouver son métier, sa passion, ses habitudes entourées de ses habitués, un Passage Bleu à Nancy normal quoi, calme, discret, organisé, prévisible et bien réel. Loin des bobos d'Internet et de tout le rififi qui avait quand même sacrément retourné sa vie.
Le temps passa pourtant. Douloureusement, mais surement.
Plusieurs mois plus tard la rumeur étant finalement retombée, et à part deux ou trois restes de surfeurs, on ne parlait plus de nouveau que de chaussures, de semelles, de lacets ou de cirage imperméabilisant au Passage Bleu de Nancy.
Avec Madame B, il avait ainsi pu, avec une jovialité retrouvée, admirer les dernières audaces en matière de couvre-pied de chez Dior.
Bien que Gérard Meunier ne jurait que par les Christian Louboutin à semelle rouge, il ne pouvait que s'esbaudir devant les courbes, la taille, l'élégance le racé l'envoutement des escarpins plateforme de Madame B. Les talons étaient hauts et fuselés comme les jambes d'une Déesse Antique. On voyait de suite que ces chaussures ne s'adressait qu'aux éperdues d'ivresses, d'altitudes et de séductions hors normes. Un monde sur pied autrement plus raffiné que celui d'Internet !
En tout les cas, pensa Gérard Meunier en retournant la semelle d'une somptueuse Albert Elbaz, s'il le revoit celui là, ce photographe de malheur, ce je-m'en-foutiste, il peut être sur de passer un sale quar...
"clic" imita le portable qui le visait.
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histoires passagères
mardi 23 août 2011
Juste un instant, fugace, et c'est déjà fini.
Et pourtant ce n'est pas grand chose. Et pourtant voilà les mille et un endroits où cela se passe, sur une terre des merveilles - The tree of life* - le lieu de l'enchantement possible, sans destin, sans certitude, sans liens, sans logique, sans explication sinon ce hasard bienheureux, attrapé au vol, comme un papillon.
Parfois, au détour d'une incongruité ou d'une bizarrerie, voilà la beauté qui s'installe, puis s'en va. Finalement, la seule potion réelle aux beautés aléatoires et magiques est d'y jeter un œil. C'est lui qui transformera le rien en tout, le banal en merveilleux et le reste en une existence singulière.
Reste aussi le souvenir des ces instants évanouis, un zeste sur le bout des sensations embarquées, une trace de plus dans l’enchevêtrement des mémoires qui nourrissent la lueur des regards.
Le monde est bien tel que l'on veut le voir.
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le temps qui passe
lundi 22 août 2011
Les histoires passagères n°1 : l'homme des heures.
Chaque jour à la même heure au même endroit et pour la même chose, il est là, au local de la rue du Passage Bleu, à Nancy.
Dans ce minuscule endroit discret et immuable, vêtu de sa blouse blanche tacheté d'huile, monsieur Lip, c'est son nom, exerce son travail, son job. Une activité tellement particulière, qu'il aime bien, et qui rend ce service dont il est fière, redonner du temps au temps de quelques hommes et de quelques femmes.
Oui, toute la journée durant, Philippe, c'est son prénom, fouille et redresse les cadrans, les mécanismes, les rubis ou les petites roues, ces satanées petites roues que ces gros doigts n'arrivent pas toujours à attraper.
C'est son travail, son job. Philippe répare les montres, et le temps cassé.
C'est son travail, son job. Philippe répare les montres, et le temps cassé.
Comme toujours.
Mais hier cependant, il s'est passé quelque chose.
Autre chose. Une chose que cet homme des heures adéquates déteste.
Autre chose. Une chose que cet homme des heures adéquates déteste.
Il était (presque) exactement 13h32 et 30 centièmes à l'horloge de référence atomique TLZ 232.2 que Philippe consulte très régulièrement pour s'assurer de la précision de son existence, quand un photographe - un de ces soi-disant "photographe" qui utilisent leurs portables sans la moindre idée de focale, d'ouverture, de champs, de colorimétrie, ou même, d'exposition, quand un de ces contrefacteur de la vérité donc, prit une photo. Et arrêta le temps.
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samedi 20 août 2011
Pirouettes et girouettes.
Au choix des choix, et prendre à gauche, ou à droite. Qui sait ce que cela va donner, ouvrir la voie et tourner là ou là, ou bien encore là. On dirait qu'il y à une sorte de joie finalement dans le florilège des chemins possibles, sans foi ni loi - avec une bonne dose d'émois.
Alors on doit le croire, sans même encore le voir, la vraie vie est dans le virage. Passer par là ou là, ou encore là, pencher d'un côté puis de l'autre, jouer la girouette et oser la pirouette plutôt que ne penser qu'aux soirs, certains.
La ligne droite est un virage !
Porter le choix aux vents, avec la conviction de la position. S'appuyer sur le réel emberlificoté rempli de merveilles en oubliant les rides des lignes fades et sans courbes. La courbe. Élégance des contours.
Porter le choix aux vents, avec la conviction de la position. S'appuyer sur le réel emberlificoté rempli de merveilles en oubliant les rides des lignes fades et sans courbes. La courbe. Élégance des contours.
Drôle de manières. La vérité à des airs d'ombres, parfois. Et féminine.
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Hello !
Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
- Ronsard -
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vendredi 19 août 2011
jeudi 18 août 2011
Planer comme jouer.
Et voilà le factuel qui se mêle à l'imagination. Pourquoi pas. Quand une prise d'air ressemble à une embrassade aux sensations sans fins.
Planer planer planer ou tenter d'ouvrir les espaces sonores finalement revient au même, glisser sur l'invisible qui porte et donner une réalité aux perspectives. Question d'écoute et ce sens de l'élégance dans la justesse, gracieuse finesse des points d’équilibre.
La rareté aussi, comme une belle rencontre, une suspension éphémère, qui peut s'échapper, la thermique qui s'étiole ou la musique qui s'envole.
Planer planer planer ou rêver, jouer plonger ou glisser, tout un monde qui se compose à côté des terriens, avec ces coins et ses secrets, ses plaisirs et ses résistances - son savoir, et sa fragilité.
L'analogie musique et vol existe, on le ressent on le sait, et se rejoint dans ce sentiment d'un présent unique qu'il faudra sans cesse rechercher. L'asymptote des perfections et des phénomènes qui donnera à sentir les beautés simples d'une totalité. Une intuition à visiter.
Et puis, comme une confrérie des passionnés soucieux de se comprendre comme des manières de faire et des sécurités, le vol à voile, ce plaisir des montes en l'air, à le vocabulaire en bandoulière des têtes aériennes et aérées pour dire "la planche, l'assiette de référence, le repère capot, le plan, la symétrie, la treuillée, les AF, le fil de laine, mets du pieds ! mets du pieds !, le CRIS, le lâché, les références visuelles, le lacet induit, la conjugaison, en base en final, le point d'aboutissement, le local..." les yeux remplis des complicités des connaisseurs.
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mardi 16 août 2011
Le doigt en l'air, et le vent de ce côté.
Le redémarrage d'un carnet de bord demande un peu de doigté, question de rythme, question d'équilibre. Et finalement ce n'est pas la simple histoire de ce qui se passe mais la manière dont le présent peut traverser ce qui s'est accumulé et ce qui est espéré.
Le sentiment des trajectoires, et essayer de toucher du doigt le sens du vent. Les idées et la réalité. On y retourne mollo, c'est la rentrée !
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lundi 15 août 2011
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