mardi 30 novembre 2010
Discreet music for airports 2010.
Synthés, Kaos Pad III ou II, samplers, guitare, un Mac, finalement on retrouve tout l'instrumentarium des musiques électroniques, électroacoustiques, improvisées ou écrites, en plein mouvement, que l'on croise partout et qui s'infiltre dans tous les recoins de la création actuelle. Mais c'est Brian Eno et un nouveau projet, "Seven Sessions on a Milk Sea", c'est planant, répétitif, minimaliste, daté novateur et finalement vivifiant de simplicité et de conviction. Des paysages sonores hypnotique, une manière de rock, de l'électro toujours à la limite (du kitsch) mais une délicatesse vivace et roborative. Alors okokok.
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l'air d'un coin
A la direction générale des rêves.
Dossier DRAC, dossier Région, dossier Département, dossier ADAMI, SACD, SACEM, dossier Ville, dossier CNC, dossier pour x ou pour y, dossier au-cas-où, dossier Coproducteurs, Partenaires, simples aides, dossier banques, dossier Assemblée Générale, dossier Préfecture, dossier circonstanciels ou de l'association et dossier Commande d'Etat, le dernier, en date, le dernier à peser, mais ce n'est qu'une question de style.
La vie des comédiens, musiciens, techniciens, plasticiens, danseurs ou autre ou autre est aussi une vie de papier. Papiers d'idées sur des choses parfois encore inexistantes et simplement projetés puisque dans deux ans à réaliser. Ce sont souvent même les premières idées arrêtés et mises en mots de spectacles ou d'argumentaires esthétiques.
Étrange renversement, où la dimension financière (subventions et coproductions) se révèle l'ossature primordiale et primaire d'une création. Il s'agit du premier contact avec la réalité d'un spectacle à venir, l'idée de demi-sommeil à transformer en concrète scène d'imaginaires détaillés. Drôle d'alliage que le désir et le papier formaliste.
Chacun n'a pas une expérience identique de cette partie de fabrication - puisque les musiciens par exemple ne connaissent que très peu ses fonctionnements - mais tous savent le temps, l'imagination, et l'énergie que cela demande. Une disponibilité d'esprit et pratique qui s'impose et qui s'interpose. Chaque dossier demande son argumentaire selon les objectifs et les missions assignés à telle ou telle institution ou structure, chaque dossier demande une vision, une connaissance de cette création, de ce numéro à venir pourtant juste pensé, à peine imaginé, pas encore élevé. Une gymnastique des intérêts et des pratiques, un jeu des chats et des souris.
Penser une musique qui ne sera construite que dans deux ans sur une création qui n'en est qu'aux prémisses, aux envies et aux intuitions est un exercice, non du mensonge, mais de la prospective, le sujet du possible en l'état des "recherches" ou des lubies sonores en cours. Une idée d'instrumentarium, des envies de pari, des tentations de changement, des développements possibles de petites choses déjà légèrement esquissés, accumulés, par çi par là, effleurés, touchés par l'inclinaison ou la libido du travail, l'amourette des caves (lieu d'expérimentations solitaire solidaire), les nuits réveillées ou l'intuition aux fenêtres entre ouvertes.
Comme les accumulations* d'Arman, d'insignifiantes sensations peuvent se donner pour toute une vie. Partir d'un détail, d'une impression (une multiphonique*, une gamme, un désir de souffle continu (sacré Harry Carney qui surprend tout le monde * en fin - dés 2:30 - de Sophisticated Lady ! La tête d'Ellington à 3:14 vaut son pesant de cacahuètes) ou une incongruité de son*, la particularité d'un placement ou d'un défaut de saxophone, une couleur, une note, une obsession microscopique et sans perspective, un monde miniature), et ouvrir les horizons, en faire tout un plat, tout une Terre, un chez soi, une flagrance. "L'appétit"* de Steve Lacy. Ce n'est que plus tard que ce point de départ, ridicule d'épaisseur, se montre le socle de toute une perception. Il y à dans cette transformation - cette "création", ce big bang si simple si humain aussi - une beauté qui enlève et élève les esprits. Le monde revisité, redessiné, remis en selle par l'enfantin fait d'échafauder un dada.
Parfois, on pourrait finalement le penser, ces dossiers à remplir, ontologiquement froids lointains administratifs directifs exclusifs abscons et techniques, se présentent comme des aiguillons - involontaires - d'idées, des pousse au crime, des pas chiche pas cap, une proposition à y aller sans trop réfléchir et à ouvrir un chemin de création qui ne s'occupe pas des certitudes mais uniquement des soifs. Le saut de base, le base jump des tout débuts de spectacle, demande le sang froid fébrile et excité (et revoici l'oxymore réalisé) de s'appuyer sur une minuscule découverte intime pour sauter le pas et se lancer dans l'exploration des pôles et des territoires.
Les mots des papiers de spectacles à inventer ne sont alors plus seulement des mots en l'air. Les voici quasiment des supports de pensées, des architectures fertilisantes, une première tentative d'exister. Whop hop hop !
Arman
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le temps qui passe
Mails de nuit.
C'est un rite, c'est un plaisir, la relève du mail matinal ou du mail du soir, une sorte de pochette aux surprises, parfois douces parfois inutiles parfois dures. Mais à chaque coup, une petite impatience, un léger trac, un frisson de ce que l'on va bien pouvoir découvrir. Oh... rien, peu, pas grand chose, léger, léger, léger, mais quand même... au coin de l'esprit, qui sait, qui croit savoir, des lendemains et des hasards ?
Le signe d'un espoir, une manière de voir devant et de se demander de quoi il sera fait, ce devant.
Et quoi ! La vie pourrait ainsi bien changer en quelques mots. A l'instar de celles et ceux qui devaient peut être en changer - de vie - s'ils avaient reçus ces lettres perdus en haute mer ou ces lettres qui prennent le temps d'arriver*.
Un sacré vertige d'ailleurs l'idée même que tout aurait pu être différent, une sorte de voyance à rebours, une remontée du temps et l'imagination qui va bon train en redessinant tous les possibles chemins.
Pagaille dans le présent. Le mélange des temps et la foire aux questions. Voilà que les choix passés prennent une couleur singulière lorsque l'information d'alors se dévoile ensuite. La fuite des certitudes et le doute qui revient, ou la nostalgie d'un temps ancien, qui sait, qui sait.
Finalement, ce passé à recomposer n'est pas plus certain que le futur n'est prévisible et il ne reste plus qu'à apprécier ce qui se fait.
Un sacré vertige d'ailleurs l'idée même que tout aurait pu être différent, une sorte de voyance à rebours, une remontée du temps et l'imagination qui va bon train en redessinant tous les possibles chemins.
Pagaille dans le présent. Le mélange des temps et la foire aux questions. Voilà que les choix passés prennent une couleur singulière lorsque l'information d'alors se dévoile ensuite. La fuite des certitudes et le doute qui revient, ou la nostalgie d'un temps ancien, qui sait, qui sait.
Finalement, ce passé à recomposer n'est pas plus certain que le futur n'est prévisible et il ne reste plus qu'à apprécier ce qui se fait.
Comme une attente en proue de pensée donc, le mail du matin ou le mail du soir.
Une invitation ou un spam, un salut ou une simple info administrative sur le prochain dossier DRAC et de "commande d'Etat", qu'importe le flacon et le contenu et l'étiquette, cela reste ce rendez vous lumineux, la possibilité d'une évasion, un contact avec l'ailleurs. Et l'ailleurs, on le sait, est grand pourvoyeur de changements.
Mais, mais, mais, pour tous les connecté 20/24h 7/7, il reste encore un mystère. Qui donc fabrique des mails entre 2h et 7h30 heure du matin ?
Alors décidément même pour ceux là le plaisir du coup de théâtre ou du simple enthousiasme de lire ses mails reste une possibilité. Le monde numérique est sans limite.
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le temps qui passe
lundi 29 novembre 2010
Ah. Surprise.
Tiens, les "colonnes" (à droite et à gauche, le luxe) sont revenues... l'informatique semble vivre sa vie à elle, sans se soucier des soucis, avec ses pannes et ses aléas, sans se préoccuper des nuits blanches. Mais, chouette.
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le temps qui passe
Hier demain toujours.
ça se clique, Madame, ça se clique....
Forever jeune et fringuant. La musique et les épopées délirantes et farfelues. Mais dite sérieuse. Mais ce coup-ci écrite. Dans les hauts lieux inscrites, puis elle déboule, elle déboulonne, elle s'échappe, hors codes, hors normes, sans limites, sans physique, et l'apocalypse des notes, l'éclipse des vieilleries, le surnaturel - comme Sun Ra, Sun Ra / Space is the place ! - à l'apogée et le reste en orbite. 5 4 3 2 1, ignition and lift off ! Ou onetwothreefour et BoUm ca part, sans retenue, pas d'interruptus, le court-circuit continu et BadABoum.
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l'air d'un coin
Petite mort
Barbouiller comme une petite mort*. Entre l'envie et l'écrit, juste après le signe inscrit et l'idée fourvoyée. C'est une étrangeté que ce désir qui se demande pourquoi à chaque instant en y donnant la/une réponse presque simultanément. Pourquoi pas ?*, s'écriait ce sacré Charlot !
On parle de petite mort comme on parle de vide métaphysique ou d'une simple détente, et voilà le juste milieu inexistant (finalement les pieds au four, le tête au frigidaire et le corps à la moyenne de 37,2). Le texte comme gâchette, alors, la phrase comme poussette, l'écriture aux abandons et le reste aux détachements.
Petite mort ou future reprise en main des idées. L'entre-deux vies, après l'avant et un peu avant l'après, la zone grise, suspension des alentours et trois petits points... Don't turn on the lights...*
Comme c'est étrange, comme c'est pas banal, et pourtant quotidien, pour ceux qui ont cette chance, de reconnaitre le sentiment et le rien qui se sentent et qui se donnent des raisons, aux envies et aux pourquoi pas. L'écriture finalement ne serait qu'un échos aux belles danses d'avant et d'après, une pénétration des originaux oripeaux de pensées pas finies. Une manière d'amourette.
Une petite mort d'avant l'écrit. Ce blanc de page ou d'écran, cet appel à resserrer et à pointer du doigt ce qui peut bien se faufiler d'un quotidien extravagant par les yeux ouverts de découvertes ou fermés de plaisirs fabriqués.
Tiens ! Mais tout de même, ce vide de l'esprit, cette jolie mort pour rigoler et pour le plaisir d'avant ou d'après, quand même, quand bien même, mérite une question, une plaisanterie.
L'état parfait (?), l'après, pendant, balançant, en forme d'expression de cette nulles choses comme creux patent d'un "tout" auparavant vécu, ou, le sentiment de ce vide sidérant comme une vérité dénudée après l'éclatement de tout ce qui est construit, et l'illusion qui s'éparpille, qui s'écarte.
Le verre à moitié plein ou à moitié vide, il faut choisir, il faut choisir - ou tenter et l'un et l'autre. Pourtant voilà la recherche de l'abolition des tensions comme source de vie, comme source d'envies. L'étrange paradoxe. Un jeu du rien et des lubies.
Et juste après, juste derrière, la fringale qui reprend et la terre qui tourne, de nouveau, l'étrange qui cohabite, encore, ce paradoxe entre les raisons de devant et les raisons d'avant, l'incompréhensible fraicheur en fondation des desseins, et puis voilà le court du temps qui remonte.
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le temps qui passe
MIne de rien.
oui oui oui ca ce clique...
Le temps file mais n'a pas d'emprise. Les B-52's en sont la preuve on dirait. Un rock minimaliste, dansant*, qui n'a pas été trop déformé par les adjonctions d'instruments (basse, section de cuivres parfois, percussions* et pourquoi pas des lunettes noires*. Planet Claire ! Planet Claire !) ou les scènes de plus en plus grossies par 30 ans d'existence (on démarre presque du punk* des voix fausses en 78* - à l'époque où s'accorder s'entendait et où l'on filmait encore les blancs entre les chansons*** des B's).
Les B-52's gardent le rock'n roll* avec ces deux voix si particulières graves et éraillées de Kate Pierson et Cindy Wilson (à jamais canons*) et cette guitare presque Rockabilly* qui sonne comme une charge de cavalerie et qui joue au début tous les rôles de la basse des mélodies et de la couleur. Fred Schneider en chanteur charismatique, une batterie, une danse à la hauteur des Joy Division ou des Talking Heads et un synthé analogique qui fait le reste du charme. Finalement bien peu de choses, mais une simplicité très sûr avec un son issu des voutes de caves* et punk jovial (are you ready ? yeah !). Une part de surréalisme aussi, un surréalisme de choucroute* volante.
Les B-52's gardent le rock'n roll* avec ces deux voix si particulières graves et éraillées de Kate Pierson et Cindy Wilson (à jamais canons*) et cette guitare presque Rockabilly* qui sonne comme une charge de cavalerie et qui joue au début tous les rôles de la basse des mélodies et de la couleur. Fred Schneider en chanteur charismatique, une batterie, une danse à la hauteur des Joy Division ou des Talking Heads et un synthé analogique qui fait le reste du charme. Finalement bien peu de choses, mais une simplicité très sûr avec un son issu des voutes de caves* et punk jovial (are you ready ? yeah !). Une part de surréalisme aussi, un surréalisme de choucroute* volante.
La danse est un truc rock'n roll, le corps en mouvement, la même musique des airs que des allures, une signature aussi importante que la voix de Planet X ou de la guitare de Ricky Wilson.
Non vraiment, les B-52's* n'ont pas vieillis, et nous non plus. Les kilos* ne font rien à l'affaire, le monde est en a-pesanteur ! Whammy Kiss* ! Incredible, it's hard to believe !
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l'air d'un coin
samedi 27 novembre 2010
Juste avant.
C'est un moment extraordinaire. Un instant de rien et plein de promesses. Le début d'un spectacle, tous s'installent et le froissement des vêtements et des idées remplit la salle.
Pour certains, le tremblement est déjà sur scène. Les amplis qui vibrent, un léger buzz ou un souffle aux allures de respiration, et ses lumières des appareils électroniques comme un Las Vegas des émotions à venir.
C'est un petit temps unique, un espace chargé et prêt pour les aventures. Peut être même l'un des meilleur moment, celui dont on aime la solitude et l'intime sensation. Un prémisse un préliminaire aux retournements de l'esprit.
Quand cela va t-il commencer et comment ? Qui va déchirer ce délicat équilibre d'ivresses prochaines ?
Il y a des moments comme ceux ci qui offrent l'entier sentiment d'être ici.
Comme le stand by d'un treuillage en planeur, comme celui aussi de la première gorgé de bière, comme l'hésitation d'un baiser, comme le plongeoir de 10 mètres, comme l'arrivée au restaurant ou le rendez-vous attendu, comme la page blanche d'un livre que l'on commence, celle entre la couverture et la première phrase, comme Le cadeau que l'on découvre ou le sommeil que l'on trouve. Des moments de l'entre deux, des territoires fantasmagoriques.
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le temps qui passe
Blog de haut vol.
En tournée, en concert, en représentation, à l'hôtel, dans le train, au milieu de rien, avant le petit matin (si on est du matin), près du bar, du resto ou en fin de soirée, tenir la barre du blog, continuer à croire en ce qui se transmet et désirer partager simplement, tout cela, tout ceci relève d'un pari. Un pari de solitaires avec leurs lubies et leurs plaisirs solidaires. Une manière, une idée, une envie, et un vol de nuit.
Mais derrière, mais à côté, pas loin mais pas si près, il flotte ce plaisir de jour de minet de soirée, qu'une journée écrite, donnée, caressée, prendra peut être des airs de vol libre.
Encore des idées en l'air dans un hôtel, au petit déjeuner... comme une inattendue lune de miel.
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le temps qui passe
vendredi 26 novembre 2010
? et pfuit.
Les billets d'avance sont ils des billet du temps d'avance pris au temps qui avance ? Qui sait si demain sera comme le prévoit la météo d'aujourd'hui ? Une prophylaxie des espoirs... peut être.
Et mais quoi, ses lignes figés à 00:31:39 ce vendredi 26 novembre, seront-elles encore et toujours de ce même demain, le dito espéré, celui que l'on croit ? Bis repetita !
Histoire parallèle puisque ? et pfuit ne sera "visiblement" publié qu'à 19:30:00 le vendredi 26 novembre, ça c'est sûr, et sans savoir s'il le sera comme prévu hier et donc maintenant. Et puis... le tout reste du vendredi 26 novembre. Cette blague.
Histoire de miroir sans fins, l'invisible jeu d'esprit à deux temps joués. On se perd. On s'y perd. L'ubiquité retardée, un billet coïtus interruptus*, une sorte de rien - quoi ? - pendant un temps, certain - hein ? - bon, en tout les cas, un certain temps.
Mais enfin, le demain projeté survivra t-il à ce rien de 19 heures (!) où l'avenir écrit est déjà écrit ? Et tout ça mine de rien pour dire sans rien dire quand on à rien à dire....
A voir. On verra. RDV à 19h30 demain, enfin aujourd'hui, vendredi 26 novembre.
C'est tout vu.
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Les nouveaux batiments qui s'éffondrent.
cliquable, oui cliquable....
Il faut en profiter il ne reste plus que 50 jours d'écoute possible sur Arte d'Einstürzende Neubauten qui à fait naitre la "musique industrielle" et une musique tout court. Il y à moins de rugosité que trente auparavant (les marteaux piqueurs ! les scies circulaires ! les amplis détruits ! les batteries en bidons ! les basses désaccordées ! dada !*) mais toujours l'extraordinaire diversité et l'étrangeté de ces sons métalliques, usinés - comme un hommage à l'Art des bruits de Russolo*. Et cette poésie sombre qui sourde qui se faufile qui suinte.
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l'air d'un coin
BinG Kling gliNG !
La voici la voilà, la "pincedecrabeOK2.jpg", l'affiche de Pince de Crabe, le jeune public des Fruits du hasard !* Elle à été réalisé par Lilibellule* comme tout ce qui bouge en ce moment en pochette de CD, fly ou Tram (Octobre Rose à Nancy, c'est eux).
La Première de PDC c'est le 15 décembre au TGP de Frouard* à 19h30.
C'est la Première ! Tout est en place, okokok, cela fonctionne et finalement le spectacle à déjà été filé et joué un paquet de fois, mais, c'est la Première et les Premières sont des représentations bien particulières, bercées du petit trac d'une malicieuse et turbulente joie de sentir les réactions spontanées du public. C'est là que ça se passe.
La Première fait événement pour tout le monde, un grand huit pour les acteurs et une attente impatiente pour les spectateurs - qui sont en grande partie noyautés par les amis à ce stade. Une première fois, avec ses loupés qui vont élaborer et alimenter les légendes et les souvenirs de Pince de Crabe (une vraie première fois comporte des risques... ah forcément, forcément et c'en est le charme - si toutefois on pratique l''auto-dérision), et avec la découverte, petit à petit, du rythme ontologique du spectacle, ce déroulement de croisière, cet état qui donne au château de carte en équilibre une émotion qui semble fleurir d'ailleurs.
Une étrangeté un spectacle qui se révèle au public mais aussi aux acteurs et musiciens. Et pourtant, tout reste en mouvement, tout reste à faire, tout l'ensemble caldérien de PDC reste une architecture du désordre à maintenir en équilibre. Une entropie à contenir pour trouver le point de résonance. C'est ce qui fait la force du spectacle vivant, où tout, vraiment, se rejoue à chaque fois.
Voilà pourquoi, joyeusement, il subsitera à chaque fabrication d'aventure, une part de première fois, comme la garantie d'une envie, d'un pari, et la volonté de donner à embrasser ce qui flotte au dessus des corps et des esprits, une mystérieuse sensation, un léger froissement des perspectives, un trouble, une respiration métaphysique venue d'on ne sait où et qui emporte et qui emballe et qui surprend tout le monde.
Serait-ce cette émotion que tout le monde cherche à ressentir ? Peut être est-ce aussi de ça dont on parle en pensant aux premières fois. Une communion autour d'un petit bout d'universel partagé, communiqué, donné. Une intuition que la vie est aussi ailleurs, là. Et cette chaude sensation et ce sentiment simple et concret d'une réponse que l'on ne pourra cependant ni formuler ni décrypter. La nudité complice d'un savoir aux effets de caresse.
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le temps qui passe,
pince de crabe
Marteau toute la nuit et la lyre au pieu, pardon aux cieux, you shock me all night long, ow yeahyeahyeah !
La SOUPE Compagnie* sera samedi à MAR.T.O.* pour une "nuit de la marionnette" de 20h à point d'heure avec Vanité, Sous le Jupon, Orphée et Au plaisir d'offrir.
(You shock me) all night long* donc et tard, puisque Orphée jouera à 0h30 et 3h du mat' pour "mettre le Jack"* (mmm yeah) et le Joe (oww jow) avec des spectacles version night vision (et à 5h du mat' alors là, c'est frissons garanties, forcément, forcément).
La nuit rien n'est pareil, la nuit les sens ne sont point les mêmes (oww no). La nuit à faire, la nuit à désaper, la nuit autrement et à grands coups de spectacles de marionnettes joliment troussés. Et la vision d'un vison de nuit. Hot, non ? Dingue marteau oui !
Pour des groupes de noise, (souvenir*, souvenir*) jouer enlacés aux heures du matin n'était ni une exception, ni une gloire ; au théâtre, on entre dans l'extra et le jeu débridé (la luisante du "Soulier de satin" de Vitez* à Avignon en 87 en était une sacrée expérience).
Voilà la fatigue et le laisser aller qui entrent en scène pour le meilleur et pour l'ailleurs. Une désinhibition et une intimité de fin de soirée, ce moment de la boum où enfin tout le monde emballe. BOUM à Clamart alors ! Au festival MAR.TO. samedi 27 novembre, c'est la nuit des pantins, des zouaves et de tous les olibrius prêts à prendre la nuit au corps et à faire danser les poupées.
Night fever !
En vérité, les nuits de festivals ressemblent à un vrai bouge à poker. Spectateurs et acteurs embarqués dans le bateau des ivrognes de faveurs, libres pensées et simples d'esprits désinvoltes dans l'air. C'est une fête des morts-vivants, pendant que tout le monde dort, une fiesta des prunelles, le salace du spectacle vivant, le sismique qui baille. D'une certaine manière, la vie à part, sans effort, remplie de breloques désaxées.
La nuit des festivals joue (à fond) le jeu des impudences. On se dit on se voit on se tient comme on se veut comme on se sent comme un vœu. C'est la différence des ces heures inhabituelles. Jouer à trois du matin ce n'est vraiment pas pareil !
Et Orphée le pantin ? Orphée, ce musicien ce poète qui vainquit les Sirènes par ses chants (alors çà ! vite la recette !), est une impression d'image et de son. Une noyade dans le sentiment d'une part des enfers, à la recherche d'Eurydice au milieu de champs de larsens, d'une marionnette minuscule à l'images démultipliée et d'un équipage à la manœuvre pour sauver ce qui peut encore l'être.
Une Odyssée dans un format focalisé comme une lucarne ou un sténopé sur ce drame et ce monde, ce réduit en train de s'effilocher. Eurydice perdue et pourtant retrouvée, puis engloutie, du moins son corps (ultra bien roulé vu les tableaux de l'époque, sacré Orphée) car on peut imaginer que l'Amour ne se perd jamais, enfin... un Amour d'un coup chargé de bien de tristesses et de regrets.
La suite est plus compliqué pour Orphée et sa lyre 9 cordes (véridique, une petite Stratocaster* de l'époque), puisqu'il passa un sale quart d'heure aux mains des Ménades* (souvent ivres il faut dire mais ce n'est certes pas une excuse).
Bref, il fut démembré et sa tête bien que jeté dans un fleuve continuait à chanter "Eurydice, Eurydice" (l'amour rend bien fou).
Bref, il fut démembré et sa tête bien que jeté dans un fleuve continuait à chanter "Eurydice, Eurydice" (l'amour rend bien fou).
Pourtant, il parait que là où les Muses l'eurent enterré après avoir récupéré tous ses membres, il parait, c'est ce que l'on dit, que dans ce petit coin de terre oublié, le chant des rossignols, sous le ciel des nuits d'été, est plus beau que jamais.
Alors c'est vrai, les Muses sauveraient le poète qui sommeil en chacun et cela au travers du ciel de neuilles tendres et éclairés. Et savons nous pourquoi ? Parce-que la lyre d'Orphée y figure à jamais comme une belle constellation à l'élégance discrète et raffiné.
cliquable naturellement....
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dates à venir
North Star.
ça se clique, pour sur....
Élégante et tremblante vie que celle de Vic Chesnutt remplie de tristesse et d'un charme fait de fragilité* et de délicatesse. Une sombre triste et perçante poésie noyée dans les atmosphères gris bleutées, l'électricité* des guitares* ou la masse des grands ensembles* de chœurs ou de cordes* comme dans la rusticité d'une guitare sèche et dépareillé.
On peut n'y rien connaitre, ne pas en savoir les styles ou les catalogues, les influences et les collaborations, il restera toujours pour certains musiciens cet incroyable suspension d'émotion qui peut survoler la terre des esprits. Une sensibilité de fantôme, outre temps, outre tant.
Vic Chesnutt était aux derniers instants sous l'aile du label Constellation* (comme c'est étrange) dont les pochettes sont tout autant des œuvres à part que les skeuds qu'elles drapent. Qu'importe le contexte, l'histoire les réussites ou les loupés finalement car au delà des circonstances et des particularités survit dans cette musique une infernale mélancolie qui souffle de noirs et beaux et profonds espaces.
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jeudi 25 novembre 2010
Bon sang.
Ce blog ne fonctionne plus, tout est flou tout est fou. Où sont passés les satanées colonnes ! Damned ! La technique, le HTML et tous les codes auront ce qui reste de notre enveloppe. C'est pas possible, c'est pas compréhensible et lutter l'amer contre quoi contre qui. On le comprend on comprend rien, les surnaturels du binaire réduisent l'espace comme la peau de chagrin, mais comment cela marche t-il, mais comment cela fonctionne t-il. Argh. Et balancer le Mac, le blog et les colonnes commence à poindre le nez. Va falloir voiler les envies ou c'est trop d'humeurs qui vont perdre l'impatience. Sorry désolé, les "colonnes" ne sont pas là, ne sont plus là, on ne sait pas on ne sait pas où on ne sait pas où elles sont ni ce qu'elles font, ou si, les voici en dessous de tout, au 7ème sous-sol de ces billets alors qu'on les voudrait au 7ème ciel des idées.
Flou itou mais heureusement il reste la carte du ciel, cette belle carte du ciel un grand secret une belle évasion ce bel été.
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le temps qui passe
mercredi 24 novembre 2010
L'art des massages.
Est l'art du don. Une histoire de plaisir donné en suivant les aises et les délices de corps à l'écoute. C'est tout le propos des "massages sonores" ces merveilles de détente inventés par beaucoup mais surtout par Thierry Madiot et Pascal Battus*. Le son intime, le son acousmatique, le son transformé et la joie d'un paysage sonore réinventé (en écho aux Imaginary Landscape de Cage peut être).
Chacun à sa manière, chacun à sa mesure, l'art des sons comme l'art du don, l'art des massages acoustiques comme la volonté d'un transport par le minuscule et l'intime à peine dévoilé, devient un art de soi. Une manière d'être par/pour l'autre. En voici finalement toute la beauté.
Il y en à de toutes sortes des massages, mais chacun se vit comme une expérience unique et éphémère. Un moment donné à soi, une épopée toute simple et pleine d'élégance.
Voilà les doigts qui claquent, les mains qui se frottent, les habits en son tout comme les ongles ou les bouches et les respirations ou les bagues ou quoique ce soit d'autre en modulation et en musique des bruits.
C'est un banal émerveillé, une anecdote qui prend le large et embarque et les corps et les esprits. L'érotisme des sons au seuil d'une oreille propice.
Le plaisir du plaisir devrait faire réfléchir.
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Vol à volage.
Et un vélo volage, hop ! Malicieux maléfice (joli mot soufflé il y à peu) qui file outre les sens interdits, sans se soucier sans même se retourner. Le contre sens de la marche en pédalant à tout va sur une voie qui n'est pas à soi en fait sa soif et sa joie. Hop ! My melancholic baby*, de l'oiseau Parker, elle, survole déjà l'envers du décor, à peine passé ce panneau où tombe les envies ; les pensées volages ont tous les droits c'est établi, sans se soucier sans se retourner, et elles sont bien douées pour connaitre les constellations virevoltantes aux dimensions non explorés, mystérieuses et pleines de charmes épatants.
Et, pourquoi pas ! Le vélo-volage à tous les droits et ceux d'outres interdits filent au gré des dévoilements d'une rue pavé de préméditations. Mais qui y à t-il derrière le prohibé, quel ensorcellement quel envoutement insoupçonné ? Et quoi bien même car l'Art ne se suffit pas des voies aux simples intentions.
Le vélo-volage, devenu Art en/de flous fous, fonce vers les cœurs interdits et dévoile quelques secrets des envies. Humeurs et inclinaisons, lubies et obsessions, coup de tête et dada!123, fuite et poursuite, à tombeau ouvert les voici les voilà les raisons, les bien cachées les bien actives, les raisons d'Art et les raisons d'en pincer.
Au bout des sens interdits existe donc bel et bien la possibilité d'une île, une source aux plaisirs et la connaissance d'un monde à partager.
You all know wath dada is ! Dada is what you can make out of yourself ! Un volage collage, une pensée-vélo pleine de sens auparavant interdits, un jupon de frissons, une belle accalmie dans le gris de novembre.
Ah. Novembre, et ses matins frisquets aux belles brumes de montagne, fourrure sur la ville qui fume. Novembre et le vélo volage ? Quelle idée ! Ou une simple promenade peut être, une jolie balade alors, dans les aubes embrouillées. Un sentiment, une sensation, un simple et éphémère petit jour sans se soucier sans se retourner.
Tiens ? Une photo volée à l'étalage !
Libellés :
le temps qui passe
mardi 23 novembre 2010
Si désolé...
Petit problème "Blogger" dirait-on. Depuis dix minutes plus de colonnes à droite ni à gauche, voilà les piliers du château disparus (ils se retrouvent en bas) ! Bizarre, bizarre.... et si tout d'un coup tout s'envolait ? Et bien... le blog aux oubliettes !
Libellés :
le temps qui passe
les fugaces impatients.
Heureux de passer, joyeux de traverser, la ville, la vie. D'où viennent t-ils enfin ses passants de l'autre côté, un peu mélangés, flous de pensées, fous de secrets ?
Et les voici encore plus rassemblés, mais presque collés, le plis d'un décor qui les rassemblent et qui les fait s'embrasser, et la fuite en avant, et la fuite de ce minuscule instant arrêté.
Libellés :
photo de çi et photos de là
Tous aux abris !
Voici le temps des réflexions fumeuses et le lointain de l'île au paradis.
Charlie Parker as played by his creator, le "new sound in modern music" ! Et c'est vrai, cette révolution vendue était bien une révolution vécue. Le feu altiste fait parti des souvenirs inoubliables - que l'on à oublié et rien de grave - mais que l'on peut rappeler, au claquement du moindre désir. C'est inestimable.
La modernité des temps anciens - si tant est que l'on la (laa la laa) regarde ainsi suinte des mêmes subversions joyeuses que le moderne happening de nos jours ébahis. Si tant est, car se pencher sur l'ancien ce n'est pas se pencher sur le moins ou le huitième dessous. Se lover avec les anciens comme l'on monte sur une table pour danser, avec la bonne humeur de partager un moment en pleine mutation, un Jazz* qui se consume et se consomme telle une drogue. Une soirée stupéfiante dirait-on, Salt Peanuts ! Salt Peanuts !
La modernité dès 1945 comme celles des musiques contemporaines en train de se réaliser, au même instant, comme le cinématographe de 1895 qui pointe son rayon de lumière juste après que Varése baigna les imaginations de son rayon de son, ou comme celle de 1896 pour le sexe animé enfin sur grand écran, en 1913 pour l'Art des bruits de Luigi Russolo, l'art aujourd'hui 23 novembre 2010 encore "inaudible" testé et pratiqué pourtant depuis déjà 100 années, et tant d'autres et tant d'autres.
Les vieilles révolutions restent jeunes. C'est une indéboulonnable veine. Replonger dans ce qui à fait le passé du futur nourri non pas ce passé mais l'idée qu'au fil du temps, hier comme avant-hier, existait des modernes, des contestataires, des communards, des agitateurs, des incendiaires et des passionnés, des amoureux, jeunes premiers, des mordus qui ne sont pas vieux, qui ne sont pas d'avant, qui ne sont jamais vieux.
Ce n'est que cette idée en marche, en permanence allumée et hors temps, cette idée d'inventer et de tenter, de ne pas se laisser endormir au sein (sur, on peut) de ce qui ne peut plus bouger. Regarder le mouvement et y mettre les deux pieds dedans. Vite.
Il faut cependant cette oreille hors histoire. Une oreille extralucide qui traverse le noir et le blanc, le grain des "vieilleries", un saphir spécial pourrait-on dire, une vue au delà, un sens de tous les présents et de ce qui brule.
Regarder ce qui à été, en percevoir toute la modernité et la même modernité, ce n'est pas rappeler le passé. Il ne s'agit ni d'age d'or ni du plus audible ou du plus acceptable - quel affront, quelle insulte pour les novateurs ! - mais bien de sentir et se laisser emporter encore par l'enthousiasme des premières fois et le bonheur d'y perdre sa vie.
Toute la finesse est là. Entendre le passé comme on vit le présent, ne pas le penser comme le temps l'a inévitablement policé (le temps ? les doctes et sourdes oreilles). Voilà bien un paradoxe et un malentendu né d'un simple et minuscule et léger et subtil et imperceptible décalage qui emporte toutes les intelligences. Le passé moderne n'est pas plus audible que le présent moderne. Il recèle en lui la même énergie sans autorisations de faire, le même soucis de rester en équilibre, de ne pas tomber au fond du canapé des assis.
Voilà pourquoi de Varèse à Parker, de Russolo à Henri ou Ferneyhoug il n'y qu'une seule et même communion de pensée. Le temps ne fait rien à l'affaire, mais l'oreille culturelle, idéologique, manipulée le peut. Il faut prendre garde aux rabats joie, les détracteurs de bouleversements qui n'y voient qu'une mutinerie sans avenir.
Le présent en marche brille comme le présent d'avant, qui marchait. Pas de hiérarchie des idées simplement une apparence des temps anciens, un peu de noir et de blanc, ce grain qui fait disparaitre les êtres et le son des merveilles enfouies sous le sable du temps qui passe.
Charlie Parker as played by his creator, le "new sound in modern music" ! Et c'est vrai, cette révolution vendue était bien une révolution vécue. Le feu altiste fait parti des souvenirs inoubliables - que l'on à oublié et rien de grave - mais que l'on peut rappeler, au claquement du moindre désir. C'est inestimable.
La modernité des temps anciens - si tant est que l'on la (laa la laa) regarde ainsi suinte des mêmes subversions joyeuses que le moderne happening de nos jours ébahis. Si tant est, car se pencher sur l'ancien ce n'est pas se pencher sur le moins ou le huitième dessous. Se lover avec les anciens comme l'on monte sur une table pour danser, avec la bonne humeur de partager un moment en pleine mutation, un Jazz* qui se consume et se consomme telle une drogue. Une soirée stupéfiante dirait-on, Salt Peanuts ! Salt Peanuts !
La modernité dès 1945 comme celles des musiques contemporaines en train de se réaliser, au même instant, comme le cinématographe de 1895 qui pointe son rayon de lumière juste après que Varése baigna les imaginations de son rayon de son, ou comme celle de 1896 pour le sexe animé enfin sur grand écran, en 1913 pour l'Art des bruits de Luigi Russolo, l'art aujourd'hui 23 novembre 2010 encore "inaudible" testé et pratiqué pourtant depuis déjà 100 années, et tant d'autres et tant d'autres.
Les vieilles révolutions restent jeunes. C'est une indéboulonnable veine. Replonger dans ce qui à fait le passé du futur nourri non pas ce passé mais l'idée qu'au fil du temps, hier comme avant-hier, existait des modernes, des contestataires, des communards, des agitateurs, des incendiaires et des passionnés, des amoureux, jeunes premiers, des mordus qui ne sont pas vieux, qui ne sont pas d'avant, qui ne sont jamais vieux.
Ce n'est que cette idée en marche, en permanence allumée et hors temps, cette idée d'inventer et de tenter, de ne pas se laisser endormir au sein (sur, on peut) de ce qui ne peut plus bouger. Regarder le mouvement et y mettre les deux pieds dedans. Vite.
Il faut cependant cette oreille hors histoire. Une oreille extralucide qui traverse le noir et le blanc, le grain des "vieilleries", un saphir spécial pourrait-on dire, une vue au delà, un sens de tous les présents et de ce qui brule.
Regarder ce qui à été, en percevoir toute la modernité et la même modernité, ce n'est pas rappeler le passé. Il ne s'agit ni d'age d'or ni du plus audible ou du plus acceptable - quel affront, quelle insulte pour les novateurs ! - mais bien de sentir et se laisser emporter encore par l'enthousiasme des premières fois et le bonheur d'y perdre sa vie.
Toute la finesse est là. Entendre le passé comme on vit le présent, ne pas le penser comme le temps l'a inévitablement policé (le temps ? les doctes et sourdes oreilles). Voilà bien un paradoxe et un malentendu né d'un simple et minuscule et léger et subtil et imperceptible décalage qui emporte toutes les intelligences. Le passé moderne n'est pas plus audible que le présent moderne. Il recèle en lui la même énergie sans autorisations de faire, le même soucis de rester en équilibre, de ne pas tomber au fond du canapé des assis.
Voilà pourquoi de Varèse à Parker, de Russolo à Henri ou Ferneyhoug il n'y qu'une seule et même communion de pensée. Le temps ne fait rien à l'affaire, mais l'oreille culturelle, idéologique, manipulée le peut. Il faut prendre garde aux rabats joie, les détracteurs de bouleversements qui n'y voient qu'une mutinerie sans avenir.
Le présent en marche brille comme le présent d'avant, qui marchait. Pas de hiérarchie des idées simplement une apparence des temps anciens, un peu de noir et de blanc, ce grain qui fait disparaitre les êtres et le son des merveilles enfouies sous le sable du temps qui passe.
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le temps qui passe
lundi 22 novembre 2010
dimanche 21 novembre 2010
Suite des aventures et des épisodes en cours.
Arroser les mœurs avec une escaladeuse de braguette.
Mais pas forcément en France, pas forcément au One Two Two ou au Sphinx, les maisons closes de Paris, mais... à Buenos Aires ! C'était là que filait l'esclavagisme lucratif des "filles" lorsqu'il ne pouvait se développer dans la capitale. Un écho à l'empire colonial et au cynisme d'une industrie du grand banditisme.
A Paris cependant, lieu de sensations très actif au tout début du siècle, deux points de vue s'expriment sur les maisons de tolérances, les bobinards, les bordels, lupanars, hôtels borgne, claques, poufs, bouics et autres foutoirs.
Il ne faut pas croire, les lieux de consommation de plaisir de 1900, même à Paname, ressemblaient bien à des prisons au service d'une exploitation, mais aussi à des endroits sublimés par le romantisme, le désir des hommes, les décorations extraordinaires débordantes d'appâts où l'on retrouvait - dans quelques uns seulement de ces boxons - des luxes inouïs* (des bauges parfois visités uniquement pour leurs décorum somptuaires. Colette, Gabin, Dietrich feront plus tard leur quartier de ces bastringues à l'allure de palaces fastueux), des inventions à bonheur incroyables (du glory hole - déjà, bien sur - aux chambres à thèmes en passant par les déguisements, les mise en situation ou les pratiques les plus farfelues).
Et le "cinématographe" donc. Forcément. Le cinéma, du simple effeuillage de Marguerite aux pompiers les plus pornographiques, grandissait là où il le pouvait en inventant le nouvel érotisme, l'image des normes sexuelles de demain, les futurs modèles et mœurs acrobatiques ou savoureuses des temps à venir. Le cinéma faisait partie du présent moderne et cette spectaculaire invention se mit vite, pour partie, au pragmatisme financier des tenanciers de cloaques et à l'imagination bouillonnante des frais et jeunes réalisateurs .
Pour le "public", une fois le choc sui generis du premier film érotique montré ("Le coucher de la mariée", au Café de la Paix, d'Eugène Pirou et Alfred Kirchner, en 1896, avec Louise Willy - une pré-Louise Brook* de l'époque folle), la suite de l'affaire n'était plus qu'une fabuleuse fantaisie technique (et sexuelle) appartenant aux temps modernes.
C'était dans les maisons closes que l'on pouvait profiter de ces films (très vite bannis) et de ces superbes plastiques - des supposées libertines, "mignonnes de la taule" du 4 étoiles de la fesse ou du Chabanais, qui tournaient aussi dans ces films comme leurs collègues prostituées de Buenos Aires, ville privilégiée de production en 1904 et en 35 mm des premiers pornos à 500$ la projection.
Les voici donc, ces belles et jeunes illégitimes, "libres" et inventives, devenir icônes d'imaginaires et de désirs stratosphériques. Des lumières, des stars de coin de paradis bricolé, et le sexe comme sacrée promenade au pays des merveilles.
C'est souvent un soulagement de s'apercevoir que, tout comme l'idée des modernités, l'invention s'habille toujours d'un enthousiasme des nouveautés qui reste hors temps. La tendance première serait de percevoir l'histoire et ses révolutions intellectuelles comme une progression linéaire et hiérarchique. Une erreur (étonnamment et paradoxalement contrebalancée par l'âge d'or des temps anciens !) prétentieuse et anthropomorphique masquant l'intelligence et le big bang de certaines ruptures conceptuelles d'avant.
Cependant, bien que l''érotisme par l'image n'ait été inventé avec le cinéma, il à, brutalement changé de dimension. Tout comme l'imprimerie à bouleversé le savoir par la lecture de masse.
Ainsi, parallèlement aux effroyables conditions humaines des bordels, émergeait une nouvelle danse de la représentation des corps érotiques et de la technologie ; pas une candide ou primaire sexualité donc (les pratiques étaient tout aussi spécialisées et loufoques que le sont celles des alcôves confidentielles de 2010, si, si), pas encore une "industrie" standardisé et au cynisme économique, et certes une utilisation déjà guidé par l'appât du gain et des dominations, mais aussi une avancée des corps et des esprits remplie d'une forme de naïveté enthousiaste lié aux premières fois et aux fébrilités de la découverte scientifique.
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le temps qui passe,
nom de code : Marguerite
Et "make love in the sand"....
cliques si tu veux gouter la chaleur du sable....
C'est vieux, c'est jeune. C'est audacieux, c'est simple. Les exceptions du passé qui débarquent dans le futur en train de se rétablir.
Sons "reverse" et la stéréo surexploitée, amplification gigantesque, noise, l'improvisation, l'électricité, show sexuel, blues et rock en train de se peloter, les langues de sons emmêlés et le studio comme cave underground des expérimentations techniques et d'indécences acoustiques, une Strat, un Twin, une Maestro Fuzz-Tone, des coups de fouets venus de nulle part, luisants, lubriques, obscènes et espérés aphrodisiaques, bagatelle phonique le chewing gum en bouche*, "ahuun ! that was reaaally hot !" elle dit la dame* elle à raison, elle est déjà emballée, elle vibre encore de ce direct dément (Lulu show, 1969, année résolument pornographique), intros de morceaux free-rock et les dérapages des poésies libidinales et ultra-sonores, gamahuchage de guitare*, et tout le reste, Cry Baby, wah wah Vox, Fuzz Face Arbiter, Uni-Vibe et tout le reste, comme une fusée du XXème, une embardée crissante digne des courses poursuites de Steve McQueen.
Hendrix ou l'excessif nécessaire. Et dire que les premières dates de rodage en 66 de son groupe furent à Nancy (au cinéma Le Rio) ! La vie comme elle va. Le rock'n roll comme expérience, ce n'est pas rien. Un style déboulonné, mâchonné et pour tout dire déjà révolutionné. Et la suite en marche, SaturneV pouvait enfin décoller, toutes les Lunes étaient à portée.
Sons "reverse" et la stéréo surexploitée, amplification gigantesque, noise, l'improvisation, l'électricité, show sexuel, blues et rock en train de se peloter, les langues de sons emmêlés et le studio comme cave underground des expérimentations techniques et d'indécences acoustiques, une Strat, un Twin, une Maestro Fuzz-Tone, des coups de fouets venus de nulle part, luisants, lubriques, obscènes et espérés aphrodisiaques, bagatelle phonique le chewing gum en bouche*, "ahuun ! that was reaaally hot !" elle dit la dame* elle à raison, elle est déjà emballée, elle vibre encore de ce direct dément (Lulu show, 1969, année résolument pornographique), intros de morceaux free-rock et les dérapages des poésies libidinales et ultra-sonores, gamahuchage de guitare*, et tout le reste, Cry Baby, wah wah Vox, Fuzz Face Arbiter, Uni-Vibe et tout le reste, comme une fusée du XXème, une embardée crissante digne des courses poursuites de Steve McQueen.
Hendrix ou l'excessif nécessaire. Et dire que les premières dates de rodage en 66 de son groupe furent à Nancy (au cinéma Le Rio) ! La vie comme elle va. Le rock'n roll comme expérience, ce n'est pas rien. Un style déboulonné, mâchonné et pour tout dire déjà révolutionné. Et la suite en marche, SaturneV pouvait enfin décoller, toutes les Lunes étaient à portée.
Jimmy Hendrix, 14 octobre 1966 - Nancy
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l'air d'un coin
samedi 20 novembre 2010
Matin/Soir
Être du matin ou être du soir, la bonne question. "Je suis de bonne bonne bonne humeur ce matin, y a des matins comme ca"*, la vie comme elle va et le choix des humeurs laissé aux corps. Qui décide, le pied gauche ou la nuit des insomnies, qui le subit, l'esprit vague dés potron-jacquet ou le corps alangui de nuits encore exhibées ?
Une question sans sens pour les sens, bien que toute l'humanité s'y partage en deux équipes A et B opposées (les sans opinions ne comptant pour rien). Chacun son style, chacun son style. Dés que les chats sont chaussés ou au crépuscule des idées ce n'est pas la même vie, et pas la même fête !
Qui pense le lendemain pareil, qui imagine idem, qui projette dito s'il le perçoit au pied levé ou juste au couché ? On peut souhaiter que ce ne soit pas là l'essentiel et laisser aux corps le soin de diriger le détail de ces esprits, et les volages pensées, carrément abandonner la raison aux dés ou aux plumards ou au hasards. On peut.
Mais se poser la question des good morning !, analyser un peu les good night... , pour y voir plus clair reste un moyen comme un autre de saisir les fonctionnements (peut être la différence entre le "!" et les "..." des préférences) qui occupent une journée ou une nuit ou une vie sans comprendre le pourquoi du comment, et c'est étrange.
Les matins fringués d'idées noirs, et le café sans effets et les chaussures qui trainent, la journée se déshabille de bien sale manière, ca va vraiment pas être de la tarte ou une fine partie de plaisir ; le soir qui poudroie et les yeux qui piquent déjà, et le sommeil qui gagne sur les esprits, le voilà qui tente et qui réussi on ne sait comment une conquête de toute la suite, tout de même, c'est l'injustice des moments non choisis, le corps qui gouverne et la raison qui bataille pour passer outre et enjamber l'obstacle des dictatures imposées. Ça arrive, ça arrive. Alors qui décide ?
On voudrait savoir du corps ou de l'esprit, ce ballet obligé, qui des deux ennuis ou des deux envies ou des deux amis prend les rênes des histoires, des sommeil et des amourettes, des paris et des soucis, du futur ci et du futur là. Bien en peine de décortiquer ce qui emmène.
Mais le lilliputien spleen des nuits ou la minuscule brumaille des matins ne donne pas le même résultat. L'un objet de pensées et de poésie et d'un ailleurs doré sur la tranche, l'autre embarras des intelligences, au levé, et c'est mal barré.
De petits soucis aux goûts de vraie vie promptement déblayés par les envies. Ils ne sont pas idem, il ne resteront pas indemnes. On peut les nommer mélancolie de fin d'après-midi ou ronchonnerie de petit matin, ils ne passeront pas la nuit.
De petits soucis aux goûts de vraie vie promptement déblayés par les envies. Ils ne sont pas idem, il ne resteront pas indemnes. On peut les nommer mélancolie de fin d'après-midi ou ronchonnerie de petit matin, ils ne passeront pas la nuit.
A moins que l'on ne pense pas à penser, mais c'est une tout autre question (et on pense à quoi alors en étant du matin ou de fin de soirée ?). Léger, léger, léger.
Finalement, juste laisser aller, et voir venir, c'est un mode de vie, aussi, et une manière de faire un plaisir des hasards qui guident. Le corps à ses raisons, la raison fait du corps, etc, etc... et le feu aux poudres !
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